28/09/2011
L'oreille interne
Juif new-yorkais, la quarantaine, David Selig estime être un raté. Il n'a pas d'amis, pas de vie sentimentale , n'a pas terminé ses études et occupe son temps à faire les devoirs des étudiants de fac. Bref, il estime ne pas avoir de vie. Pourtant, il possède un talent hors-pair : la télépathie. Las, ce don qui ne lui a jamais vraiment rendu service et l'a coupé du monde, est en train de disparaître. Paradoxalement, cette qualité est finalement son seul lien avec l'humanité. N'ayant aucune idée de ce qu'il lui arrivera lorsqu'il ne sera plus télépathe, il nous raconte sa misère existentielle.
Consacré par les critiques, ce roman est considéré comme le chef-d'oeuvre de Silverberg dont l'oeuvre est plus que prolixe. Mi-fiction, mi-récit autobiographique, cette oeuvre non-linéaire rompt avec les codes du genre. L'auteur a par exemple alterné la narration avec le "je" et le "il" (focalisation interne - focalisation zéro). Dans le même temps, l'écriture sérrée nous permet de vivre au plus près les tourments psychologiques du personnage principal (Selig). Et le tout est accompagné d'une dimension intellectuelle non négligeable puisque Selig présente en détail les dissertations de philosophie qu'il compose pour les étudiants. Bref, les fans de science-fiction décalée doivent absolument lire ce roman culte.
Robert Silverberg, L'oreille interne, Gallimard, Folio SF, 2007, 334 p.
Titre original : Dying inside (publié pour la première fois en 1972).
- Prix Nebula - 1972.
- Prix Hugo - 1973.
- Prix John Wood Campbell Memorial - 1973.
18:17 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : science-fiction, robert silverberg, l'oreille interne, dying inside, david selig, prix nebula, prix hugo
18/11/2006
Pontesprit
Petite annonce publiée dans tous les journaux importants du Nevada pendant la semaine du 4 au 11 mars 2052 :
MOUREZ EN GAGNANT DE L'ARGENT
On recherche : des autorisés au suicide
Si vous possédez un permis de suicide légal et si vous pouvez prouver votre bonne santé ainsi que votre équilibre mental, nous vous offrons l'occasion d'apporter votre contribution à la science tout en laissant un héritage important à vos héritiers. Le PROJET THANOS versera jusqu'à 10.000 dollars aux sujets agréés. La somme versée dépendra des résultats obtenus par le sujet à la suite d'une série de tests psychologiques. Le minimum sera de 2500 dollars. [...]
Dans la même lignée que La guerre éternelle, Joe Hadelman (déja présenté dans une note précédente) nous entraîne dans une nouvelle confrontation spatiale entre humains et individus venant de lointaines galaxies. Ces être dotés de facultés télépathiques tuent avec une rapidité inouïe, est-ce possible dès lors de pouvoir communiquer avec eux ?
Traitant implicitement du même thème - l'absurdité de la guerre - Pontesprit (Mindbridge en anglais) est moins marquant que le roman qui valut à l'auteur le Prix Hugo. Toutefois la complexité de la structure narrative du texte le rend d'autant plus intéressant.
Joe Haldeman, Pontesprit, Gallimard, Folio Science-Fiction, 2004, 297 p. Traduit de l'anglais par Bruno Martin. (la première version du roman est de 1976).
02:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : joe hadelman, pontesprit, la guerre éternelle, prix hugo, science-fiction
27/10/2006
The Forever War
1997, un astronef terrien est abattu par un vaisseau Tauran dans la constellation du Taureau. C'est le prélude d'une guerre totale. La Terre envoie un contingent d'élite pour combattre l'ennemi. Mais avant cela, les "surdoués" devront subir un entraînement inhumain, auquel nombreux ne survivront pas. William Mandella fait partie des plus résistants, il va être de toutes les campagnes militaires, et survit à cette guerre qui n'en finit pas. Mais il n'est pas au bout de ses peines. Sans le savoir, il va franchir des portes de distortion spatio-temporelles, des centaines d'années s'écoulent...
Ce livre très bien écrit et passionnant (et un joli happy-end) est considéré comme l'une des oeuvres de science-fiction les plus réussies. Il obtint d'ailleurs le prix Hugo, en 1976 (Hugo Award ou Science Fiction Achievment Award), récompensant chaque année les meilleurs récits de science-fiction ou de fantasy publiés l'année précédente. Le nom de la récompense rend hommage à Hugo Gernsback, fondateur d'un des premiers magazines de science-fiction américain, Amazing Stories. Autre consécration : le prix Nebula (1975), décerné chaque année par la Science Fiction and Fantasy Writers of America à l'oeuvre de science-fiction jugée la plus novatrice.
L'auteur
A travers son roman, Joe Haldeman, un vétéran de la guerre, met en avant ses convictions : absurdité de la guerre, déshumanisation des soldats, manipulations psycho-mentales, comportement va-t-en guerre des politiques...
Né à Oklahoma City en 1943, il grandit dans plusieurs endroits (Nouvelle-Orléans, Washington D.C, Alaska...). Après des études d'astronomie, il part pour le Vietnam en 1967. A son retour il étudie les mathématiques et l'informatique de 1969 à 1970. Puis se coonsacre à l'écriture. Sa première nouvelle s'intitule War Year (1972). Puis on retrouve son expérience de guerre dans son roman, La guerre éternelle (1975), pour lequel il obtient un master en écriture de l'université de l'Iowa. En 1977, il publie une anthologie, "La troisième guerre mondiale n'aura pas lieu" (Study war no more). En 1997, il donne une suite à "La guerre éternelle", La paix éternelle (Prix Hugo et Nebula), suivi de La liberté éternelle (1999). Cette trilogie sera adaptée en une bande dessinée de 3 volumes par Marvano (colorisée par Bruno Marchand sous le titre Libre à jamais, dans la collection FictionS, aux éditions Darguaud). En qui concerne La guerre éternelle, une série télévisée (USA) est en cours de production : The Forever War series. Le long-métrage Starship Troopers (Paul Verhoven, 1998) ressemble étrangement à l'histoire du roman de Haldeman, que l'on ne s'y trompe, c'est une adaptation du roman éponyme de Robert A. Heinlein, paru en 1959.
Joe Haldeman est également conseiller pour la National Space Society, membre du Space Studies Institue, et a été président de la Science Fiction and Fantasy Writers of America (1992-1994). Parmi ses autres romans connus : Pontesprit (Mindbridge, 1976), En mémoire de mes pêchés (All my sins remembered, 1977), Le vieil homme et son double (The Hewingway hoax, 1990), Camouflage (2004), War stories (2005)...
Joe Haldeman, La guerre éternelle, J'ai Lu, SF, numéro 1769, 2001. (Le livre est paru pour la première fois en 1975). Titre original (en anglais) : THE FOREVER WAR.
Site officiel : http://www.home.earthlink.net/~haldeman/
Biblio en français : http://www.bdfi.net/auteurs/h/haldeman_joe.htm
16:10 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : joe hadelman, the forever war, prix hugo, la guerre éternelle, science-fiction